Les Fang du Gabon constituent un élément de l'ensemble dit " Pahouin " auquel appartiennent également les Fang de la Guinée équatoriale, les Beti et les Boulou du Cameroun. Ils ont en commun la langue et la culture. Beaucoup a déjà été écrit sur ce groupe, généralement par des missionnaires ou des chercheurs étrangers qui n'ont pas toujours bien interprété ce qu'ils ont vu ou entendu. En effet, et on ne peut le leur reprocher, il est difficile de connaître en profondeur une culture du style formulaire oral sans maîtriser les subtilités de la langue qui seule donne accès à la logique des croyances, des légendes, des usages et des coutumes. L'auteur du présent ouvrage, fang lui-même, aborde sa propre société par le biais de la danse et des chants qui l'accompagnent. La danse, chez les Fang, n'est pas l'apanage d'un groupe d'individus particuliers, ni dans ses origines, ni dans sa pratique, mais elle est omniprésente dans la vie de chacun. Elle commence à la naissance, lorsque les mères et les smurs accueillent le nouveau-né par des chants et des mouvements rythmiques. Elle suit la personne tout au long de son existence, à travers les rites religieux, les mariages, les veillées, et elle est l'acte final par lequel les vivants intègrent le défunt dans la catégorie des ancêtres.