Didiiiii est un texte imagé, cadencé, provocateur, hilarant et parfois mélancolique. Ici, le rythme du terroir et de la symphonie punu et des peuples du sud du Gabon résonne comme un retour aux sources et à l'audace. Les adages tutoient les proverbes et les métaphores imposent silence aux dogmatiques de l'expérimental. Oui, ici la mort, le veuvage, les crimes rituels, la révolte urbaine habillent les maux. Les totems et les revenants viennent danser au village avec les vivants pour faire coudre aux hommes des habits avec des feuilles de manguier. De Biloumbi, le Port-gentillais révolté à Mame longou la veuve insoumise en passant par Moussa Ebouang le prince à pied ayant cédé sa place à l'esclave qui pavane désormais sur son cheval blanc, l'auteur vient rythmer les cors de garde et remplir la bouche des conteurs dans une théâtralité suggestive et souvent silencieuse. Non pas le silence de la bouche, mais celui de la résignation et de la démission. Suiiiii Didiiiii, la mort dans l'âme, les lucioles s'affolent...avant de suspendre leur vol.