Le souverain moderne : le corps du pouvoir en Afrique centrale, Congo, Gabon

Année d'édition : 2005

Le Souverain moderne, c'est la puissance qui gouverne, de l'intérieur, les multitudes africaines, les sujets qui les composent autant que ceux qui les dirigent, et la violence multiforme qui s'exerce sur les corps et les imaginaires depuis la colonisation...

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Résumé du texte

Le Souverain moderne, c'est la puissance qui gouverne, de l'intérieur, les multitudes africaines, les sujets qui les composent autant que ceux qui les dirigent, et la violence multiforme qui s'exerce sur les corps et les imaginaires depuis la colonisation jusqu'à l'ère post-coloniale. En Afrique centrale, notamment au Gabon et au Congo, le corps est au cœur du pouvoir politique, religieux, sexuel, économique et rituel, comme le confirme le lien fort qui existe entre les affaires du corps et les affaires politiques, et l'affichage ostentatoire des corps " sapés ", corps de Blancs ou corps des Grands. Le corps du pouvoir s'impose à la fois comme matière et esprit et incarne la puissance de séduction de l'argent, de la marchandise, du sexe et de la connaissance. Les territoires d'exercice de cette puissance sont les non-lieux lignagers de l'Etat, des Eglises et du Marché. Dans ces espaces de trafic et d'imposition des identités, les armes ethnicisées du capitalisme imposent leurs marques sur le territoire propre du corps. La thèse soutenue dans ce livre est que la puissance souveraine de l'humanité lignagère, dont le corps sert de médium en Afrique centrale, est un rapport social historiquement constitué et culturellement sédimenté par la violence de l'imaginaire et des réalités de l'Etat, du Marché et de l'Eglise. Cette esquisse d'une théorie générale du fétichisme économique, politique ou religieux fait du corps-sujet l'opérateur symbolique du travail d'une imagination hybride qui exploite les ressources du corps-sexe, du corps-fétiche, du corps souverain, mais aussi du corps souffrant, morcelé et sacrifié. La notion de " Souverain moderne " (sorte d'alliage du Grand Capital de Marx et du Léviathan de Hobbes) sert à désigner le principe arbitraire et nécessaire de ces choses ou de ces pouvoirs que sont la sorcellerie du Blanc, la puissance du Christ, l'Argent, la Science, la Technique, l'Etat, et le Sexe.

Joseph Tonda

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